Matériel dostéosynthèse vis et plaques

Qu’est-ce qu’un matériel d’ostéosynthèse ?

Il s’agit d’un matériel posé lors du traitement d’une fracture, permettant de maintenir l’os en bonne position, une fois qu’une réduction satisfaisante du foyer de fracture est obtenue. Il peut s’agir de broches, de vis, de plaques ou de clous.

Matériel dostéosynthèse vis et plaques

Plaque

Matériel dostéosynthèse vis et plaques

Vis

Matériel dostéosynthèse vis et plaques

Broche

Le matériel est laissé en place au minimum, le temps de la consolidation de l’os.

Les broches au niveau des membres supérieurs sont retirées de manière systématique, 6 à 8 semaines après la première intervention au cours d’une seconde intervention chirurgicale au bloc opératoire.

Concernant les vis, plaques et clous, le matériel peut être enlevé après discussion avec votre chirurgien en fonction de la gêne ressentie, de votre âge et du risque d’usure tendineuse ou d’irritation nerveuse liées à la conservation du matériel. Au niveau des membres supérieurs les vis, plaques et clous sont retirés 6 mois à 1 an après la première intervention au cours d’une seconde intervention chirurgicale au bloc opératoire. 

Comment retirer le matériel d’ostéosynthèse ?

L’ablation est réalisée en ambulatoire sous anesthésie loco-régionale au bloc opératoire.

La cicatrice initiale est réouverte et doit parfois être agrandie pour permettre l’extraction du matériel.

Une libération des tendons ou des nerfs accolés au matériel est le plus souvent nécessaire et est réalisée dans le même temps opératoire.

Attention : Fumer augmente le risque de complications quelque soit le type d’intervention chirurgicale. Arrêter de fumer 4 semaines avant l’intervention et poursuivre le sevrage au minimum 3 mois après diminue ce risque supplémentaire. Si vous fumez, parlez-en à votre médecin, votre chirurgien ou votre anesthésiste ou appelez la ligne Tabac-Info-Service au 3989 pour vous aider à réduire les risques et me6re toutes les chances de votre côté.

Évolution habituelle

Pour le matériel enlevé à 6-8 semaines, les suites consistent en des soins cicatriciels par une infirmière durant une quinzaine de jours puis une rééducation à effectuer avec un kinésithérapeute. Quand le matériel est enlevé à plus de 6 mois, les suites consistent en des soins cicatriciels durant une quinzaine de jours et une auto-rééducation simple.

Suivi post-opératoire

Vous serez revu(e) en consultation de contrôle avec une radiographie à l’UMPP dans le mois qui suit l’intervention. La durée d’arrêt de travail prévisible est de 15 jours en moyenne mais dépendra de votre profession.

Risques et complications

Les complications précoces principales liées à l’intervention sont :

  • L’hématome nécessitant un glaçage et une surélévation du bras,
  • Une infection nécessitant une reprise chirurgicale pour lavage du site opératoire et une an7biothérapie. Les complications tardives (raideur, algoneurodystrophie, arthrose) ne sont pas liées au geste d’ablation du matériel mais à la pathologie initiale.

Cette fiche d’information a été rédigée par les chirurgiens de l’équipe Urgences Mains Paris Peupliers (UMPP).

Remise durant votre parcours de soins, elle est destinée à vous aider à mieux comprendre l’information délivrée par votre chirurgien. Il vous a expliqué la maladie dont vous souffrez ou dont il doit faire le diagnostic. Il vous a exposé les différentes modalité et alternatives de prise en charge et les conséquences prévisibles en cas de refus de l’acte proposé.

Vous sont exposées ici les raisons de l’acte pratiqué par votre chirurgien, son déroulement, les conséquences habituelles et les risques fréquents ou graves normalement prévisibles ainsi que les conditions du suivi après examen ou interventions.

Ce document, complémentaire de l’information orale que vous avez reçue, vous permet d’avoir une meilleure connaissance de votre pathologie et une prise de décision partagée avec votre chirurgien.

Il vous est recommandé de lire attentivement.

Chaque année, après une fracture d’un os ou d’une articulation, des centaines de milliers de patients ressortent des blocs opératoires de chirurgie orthopédique avec des implants métalliques fixés sur un ou plusieurs de leurs os. Servant à fixer en bonne position les différents fragments de la fracture pendant que celle-ci consolide, ces broches, vis, plaques-vissées ou clous peuvent être retirés après consolidation lors d’une nouvelle intervention ou, au contraire, rester en place. C’est le chirurgien orthopédiste qui en décidera avec chaque patient en apportant une réponse individualisée à son cas.

Qu’est-ce que l’ostéosynthèse ?

L’ostéosynthèse est une intervention de chirurgie osseuse très répandue. Elle consiste après avoir remis en bonne place les fragments d’un os cassé (la « réduction »), à les maintenir entre eux jusque ce que la fracture consolide. L’ostéosynthèse est utilisée lorsque les autres moyens de contention, tels que les plâtres, par exemple, ne suffisent pas. Elle est de même réalisée avec les mêmes buts après correction chirurgicale des déformations du squelette.

En quoi consiste une intervention d’ostéosynthèse ?

Le chirurgien orthopédiste place des implants d’ostéosynthèse à la surface des fragments d’os (pour les plaques et les vis), ou à leur intérieur-même (pour les clous et les broches). Moins fréquemment, il place un fixateur externe, un système provisoire de fixation des fragments d’os depuis l’extérieur du corps en passant à travers la peau et les muscles. Ces implants d’ostéosynthèse utilisés sont tolérés par le corps humain, non résorbables, métalliques en acier ou titane ou en alliages (avec du cobalt, du nickel ou du chrome). Leur rôle, par l’immobilité relative des fragments d’os obtenue, est de permettre la consolidation naturelle de l’os en bonne position tout en permettant souvent une rééducation fonctionnelle précoce.

                     Exemples d’implants d’ostéosynthèse

Broche de rotule

Plaque de cheville

Clou de jambe

Combien de temps doit-on garder un implant d’ostéosynthèse ?

L’implant d’ostéosynthèse est nécessaire de quelques semaines pour les broches à généralement dix-huit mois jusqu’à la consolidation totale pour une plaque-vissée ou un clou. La décision du chirurgien orthopédiste de l’enlever ou de le garder toute la vie doit être adaptée au cas de chaque patient.

  • Chez les enfants (en cours de croissance !), une fois que la consolidation de l’os est réalisée, la décision l’ablation est systématique à l’exception des implants du rachis.
  • Chez l’adulte, une fois que la consolidation de l’os est réalisée, c'est-à-dire après des délais respectés, la décision d’ablation est systématique pour les broches d’autant que, délibérément,elles sortent  de la peau ou qu’elles sont saillantes sous la peau au coude ou à la rotule.

Pour les autres cas, de nombreux paramètres rentrent en ligne de compte pour décider ou non de retirer l’implant d’ostéosynthèse. La décision peut être prise :

  • devant une douleur ou une gêne éventuelle du patient, chez qui une vis, une plaque, un clou sont gênants sous les muscles ou les tendons, d’autant qu’ils sont proches d’une articulation.
  • de principe, face à une plaque ou un clou qui prennent les contraintes physiques à la place de l’os, os qui à la longue finit par s’atrophier au risque d’entraîner une nouvelle fracture.
  • de principe, face à une plaque près d’une articulation ou un clou à l’intérieur de l’os car ils constitueront un obstacle parfois in-enlevable pour mettre en place des années plus tard une éventuelle prothèse de hanche ou de genou.
  • exceptionnellement, pour une allergie au métal, mais plus souvent pour une infection au contact de l’implant, un implant démonté ou un implant rompu car la fracture qu’il maintenait n’a pas consolidé.

En revanche la décision ne peut être prise lorsque la fracture était due à un os trop fragile (généralement dû à l’ostéoporose), ou lorsque l’état de santé du patient est trop précaire.

Comment est retiré le matériel d’ostéosynthèse ?

Les interventions d’ablation d’implants sont de véritables interventions chirurgicales réalisées sous anesthésie locale ou générale selon le cas. Courantes, représentant 6% de toutes les opérations de chirurgie orthopédique, elles font l’objet d’une grande attention de la part des chirurgiens orthopédistes pour n’apporter que des bénéfices aux patients et éviter des complications post-opératoires. Elles s’accompagnent d’un parcours de soins comprenant un bilan clinique et radiologique par le chirurgien orthopédiste et une consultation par un anesthésiste. L’intervention peut être effectuée selon le mode ambulatoire ou exige une hospitalisation très courte. La fracture étant consolidée, la récupération est très rapide

Quels sont les risques de l’ablation des implants d’ostéosynthèse ?

Le chirurgien orthopédiste informe systématiquement le patient du rapport bénéfices potentiels / risques pour décider avec lui de la meilleure décision à prendre et l’informe des précautions post-opératoires à suivre (marche provisoire avec des béquilles, délais de reprise d’une activité sportive…). Outre les risques inhérents à toute intervention chirurgicale (infection, paralysie nerveuse, risques anesthésiques), l’ablation de matériel d’ostéosynthèse peut exceptionnellement s’accompagner d’une fracture en cours d’intervention, mais surtout il existe un risque de re-fracture dans les semaines qui suivent si la fracture n’était pas suffisamment consolidée ou si les efforts appliqués sur l’os précocement après l’ablation sont trop importants.

A retenir

Cette intervention chirurgicale, non obligatoire, sans prendre de risques, apporte au patient, moyennant quelques précautions, de réels bénéfices en termes de confort ainsi que des bénéfices ultérieurs que lui expliquera son chirurgien orthopédiste.

Cet article a été rédigé avec le concours du Docteur Jean-Christophe Bel, chirurgien orthopédiste et traumatologue à l’Hôpital Edouard Herriot de Lyon (HCL) , membre de la SOFCOT.