Arreter d'aller au mcdo avec tous tes copains mp3

Arreter daller au mcdo avec tous tes copains mp3
Vous pensiez que seules les personnes âgées avaient des problèmes d’audition ? C’est vrai que nos oreilles, comme nos yeux, ne vieillissent pas toujours très bien ! Mais dans notre monde bruyant, où chacun peut se promener avec sa musique dans les oreilles, où les concerts vous en mettent plein les oreilles, où les boîtes de nuit forcent sur les décibels, certains jeunes sont touchés et leur audition est en danger.
Je le vois chaque année – ou plutôt je l’entends – quand mes étudiants travaillent au labo de langues, casque sur les oreilles: certains mettent le son à fond. C’est soi-disant pour mieux comprendre. En fait, c’est qu’ils ont déjà perdu, à 20 ans, une partie de leurs capacités auditives. Ils entendent moins bien. Ou, paradoxe, ils entendent trop.
Voici un témoignage entendu à la radio l’autre jour.

Transcription:
– Tu m’entends bien ?
– Ouais, ça va.
– Alors, dis-moi de quelle oreille tu souffres.
– Alors en fait, j’ai un problème de… enfin des acouphènes (1) et sifflements aux deux oreilles. C’est un peu pire à gauche qu’à droite. Mais c’est plutôt assez réparti dans les deux en fait.
– Comment est-ce que tu t’es rendu compte que ça n’allait pas ?
– Ben en fait, la première fois que je m’en suis rendu compte, c’est quand j’avais 18 ans, quand j’avais un petit sifflement la nuit quand je m’endormais, donc dans ma chambre, parce que quand j’étais jeune, enfin adolescent, j’écoutais beaucoup les MP3 et très fort. Donc je suis allé la première fois voir un ORL (2) qui m’a dit que c’était dû (3)… c’était dû à ça et qu’il fallait que j’arrête. Donc j’ai réglé mon MP3 pour qu’il se bloque automatiquement au maximum à 50 % (4) de la puissance possible.
– Ah c’est possible ? Tu peux… tu peux régler ça sur ton lecteur ?
– Ouais. Sur les… Enfin du moins sur les… sur certains modèles, ouais. Donc il y a deux ans, je suis allé chez des amis pour une soirée. Là, on a branché mon iPod, enfin mon MP3 iPod sur la chaîne hifi pour mettre de la musique. Donc on a débloqué le son à 50 % pour régler sur 100%, et réglé sur la chaîne hifi. Et là donc, bon la soirée s’est passée. Et le soir, quand je les ai… Quand je l’ai repris, j’avais oublié qu’il avait été déréglé… enfin… réglé au maximum. Et donc quand je l’ai mis dans mes oreilles pour mettre la musique, pour prendre le RER (5), bah je me suis pris (6) 100% en fait de puissance, donc 105 décibels, je crois. Donc là, bah, juste après ça, j’ai eu un … mon acouphène, les sifflements qui se sont aggravés. Je suis passé d’un sifflement très léger que j’entendais que (7) la nuit et qui était pas trop dérangeant à celui-là que j’ai aujourd’hui, qui donc, bah, fait que… que je l’entends tout le temps, quand je prends la voiture, quand je sors. Et en plus, j’ai aussi développé une légère hyperacousie qui…
– Oh c’est technique, ton truc, hein !
– Ouais, ouais, un petit peu ! C’est… En fait, l’hyperacousie, c’est juste qu’en fait, on a… on est plus sensible aux sons. On est moins tolérant aux sons forts.
– Quel genre de sons ?
– Bah je peux plus aller au cinéma, parce que ça, ça fait mal aux oreilles. Avant, j’y allais une fois par semaine. Maintenant, j’y vais plus du tout, j’ai plus le droit. Et surtout, ça me fait mal. Le RER, quand il freine, avec les… les crissements de freins entre autre. C’est extrême, mais même prendre une douche, faut mettre (8) des bouchons.
– Ah ouais ! Carrément ! C’est le bruit de l’eau qui est insupportable.
– Voilà, en fait, c’est le bruit de l’eau en fait, quand… quand elle tombe en fait et que… qu’elle heurte le… le sol. Le sèche-cheveux, l’aspirateur, en fait tous les sons qui sont justement aigus. Bah je peux même quasiment plus rien faire parce que je peux même plus aller dans un McDo (9) en fait, parce que je peux plus vraiment… Avant, j’avais travaillé là-bas. Maintenant; je peux plus y travailler parce que c’est trop… Ouais, c’est bruyant, les machines, les bips, les machins (10) comme [ça]… Et donc ça m’empêche de bosser (12). Ce qui fait que (13) j’ai beaucoup de mal à (14) trouver un boulot (15), puisque je peux pas avoir de boulot bruyant. Pour les sorties (16), c’est pas évident non plus, voir des amis, machin (17), etc…, bah, boîtes de nuit, pas possible. Même les bars, bah c’est bruyant, donc faut mettre des bouchons. Le sport, j’ai dû arrêter, donc voilà éviter aussi. Donc ça fait qu’on se retrouve vite à plus faire grand chose finalement et à se retrouver un peu bloqué.
– Oh là, là ! Mais quand on a 23 ans, c’est juste la galère (17), ça !
– Ah ouais, c’est horrible. C’est catastrophe… Enfin, c’est catastrophique.
– Donc là, pendant que tu me parles, ça siffle.
– Voilà (18).
– Ouah, OK. C’est insupportable. OK. Et donc ça, c’est que tu as toute la journée, hein.
– C’est ça. C’est ce que j’ai, voilà, du réveil…
– Et tu dis ça avec le sourire !
– Ouais, j’ai appris à en sourire, malheureusement, parce que de toute façon, en fait ouais, quand on voit d’où ça vient, c’est… c’est pas triste, mais ouais, c’est aberrant, enfin, ouais. C’est aberrant, quoi. C’est…

Quelques explications:
1. des acouphènes: des bruits, bourdonnements, sifflements que certains entendent dans leurs oreilles, alors qu’il n’y a pas de bruit.
2. un ORL: un oto-rhino-laryngologiste: c’est un médecin spécialisé dans les maladies des oreilles, du nez et de la gorge. Evidemment, tout le monde emploie le sigle plutôt que l’expression complète !
3. c’est dû à ça: ça a été causé par ça / c’est le résultat de cette situation.
4. 50%: on dit donc « cinquante pour cent ». Mais à l’écrit, on utilise toujours juste le symbole.
5. le RER: le Réseau Express Régional, c’est-à-dire les lignes de métro qui desservent les banlieues et villes autour de Paris, à partir du centre de la capitale.
6. je me suis pris… : j’ai reçu… (familier)
7. que j’entendais que la nuit = que je n’entendais que la nuit, c’est-à-dire seulement la nuit. (familier, avec l’omission de « ne »)
8. faut mettre… = il faut mettre… (familier et oral, mais très fréquent)
9. un McDo: un restaurant McDonalds. Les Français utilisent tout le temps cette abréviation, jamais le nom complet. On dit qu‘on mange, qu’on va au McDo.
10. un machin: un truc, quelque chose (familier). On utilise ce mot quand on ne veut pas faire l’effort de chercher le mot précis.
11. bosser: travailler (familier)
12. ce qui fait que = et donc, le résultat, c’est que…
13. avoir du mal à faire quelque chose: avoir des difficultés à faire quelque chose. On peut avoir un peu de mal, du mal, beaucoup de mal à faire quelque chose.
14. un boulot: un travail (familier)
15. les sorties: les soirées entre amis par exemple. On dit qu’on sort avec ses copains.
16. machin: c’est une autre façon d’utiliser ce mot familier. Ici, il ne veut pas entrer dans tous les détails et généralise comme ça. C’est un peu comme dire « etc… », ce qu’il fait d’ailleurs juste après.
17. c’est la galère: c’est très embêtant, c’est un vrai problème, c’est compliqué. (familier). On peut dire aussi : « C’est galère« .
18. Voilà = c’est ça. On l’utilise souvent pour approuver ce que quelqu’un vient de dire, qu’il a formulé exactement ce qu’on pense.

Quand on habite sur la côte Atlantique, on vit au rythme des marées, ce qu’on ne connaît pas ici, à Marseille !
A marée basse, les plages, les rochers sont un vrai terrain d’exploration pour les grands et les petits.
En Bretagne, on aime bien aller à la pêche à pied, à la recherche de coquillages. Evidemment, il y a le plaisir de la quête et la satisfaction de remplir son seau. Mais il y a aussi la gourmandise, puisque ces coquillages se cuisinent !
Petite promenade en Bretagne donc.

Transcription:
A chaque grande marée, c’est le même spectacle: des dizaines de pêcheurs armés de seaux et de râteaux se dispersent un peu partout sur la plage et marchent prudemment, les yeux fixés sur le sable mouillé. Et comme tout le monde sur ce secteur, Stéphanie cherche un crustacé particulier:
– Des coques, de préférence des suffisamment grosses puisqu’on n’a pas le droit de prendre les petites. Je pars à la pêche à la vue, on va dire. Je regarde un petit peu, quand je vois… que j’ai l’impression que ça fait des petites bulles, je me dis: « Bon, j’ai peut-être une chance à cet endroit-là ».

C’est un peu la même stratégie adoptée par tous ici. Enfin, presque tous, car Diane qui a grandi à Morsalines, utilise directement ses doigts plutôt qu’un râteau:
– Vous prenez pas de râteau, comme les autres ?
– Oh non ! C’est les Parisiens (1) qui prennent les râteaux !

Julien aussi est natif d’ici (2). Et lui aussi semble avoir plus d’expérience pour dénicher les coques.
– Lorsqu’il y a du soleil, il y a des petites taches bleues qu’on reconnaît, et on les voit bien. Mais là, il y a pas beaucoup de soleil. Alors on gratte.
Ça a plutôt l’air de lui réussir puisqu’il a ramassé plus de coques que les autres en moins de temps.
– Ah bah, c’est un métier, ça !

Malheureusement, la pêche n’a été bonne pour personne aujourd’hui. Mais Daniel sait déjà ce qu’il va faire en rentrant chez lui avec son maigre butin (3).
– Tant qu’à se… s’être baissé (3), on va les manger, hein ! Enfin, ça va pas faire grand-chose (4) à manger. Ça va juste faire…
– Une petite entrée ! (5)
– Une petite… Un petit amuse-gueule. (6)
– Une petite entrée !

-Si ils croi(v)ent (7) que c’est la marée haute, alors ils sortent et ils sentent le sel. Donc ils sortent et puis on les attrape. C’est pas pour manger, c’est pour pêcher. Certains les mangent, mais moi, je suis pas très friand de (8) ce genre de choses.

– Ce soir, pour l’apéro (9), on fait griller comme des frites, quoi, dans l’huile. On est venus exprès pour ça parce qu’on connaît le coin (10). On sait que c’est valable pour la pêche.

– Deux… deux huîtres, c’est tout !
– Ça va être juste (11), un peu, pour ce soir, là !
– Oh bah oui ! Mais il y a… il y a Super U (12) qui est là. On va aller faire les courses (13) après !

Quelques détails:
1. c’est les Parisiens: on retrouve ici la trace du sentiment anti-parisien de certains qui vivent ailleurs qu’à Paris. (et qui voient souvent les Parisiens comme des touristes, qui ne connaissent rien à « la vraie vie », à la nature, etc… ) Il y a toujours eu cette opposition entre Paris et la province, ou comme on dit maintenant, les régions.
2. être natif de quelque part: être de quelque part. Ce n’est pas l’expression courante. D’habitude, on dit juste: « Il est né ici. » Ici, c’est pour insister sur le fait que c’est un enfant du pays.
3. avec son maigre butin: c’est une expression toute faite, qui signifie qu’il n’a pas trouvé grand-chose.
4. Tant qu’à s’être baissé: puisqu’on s’est baissé pour ramasser les coquillages (et que c’était un petit effort), autant en profiter.
5. pas grand-chose: pas beaucoup.
6. une entrée: c’est le premier plat d’un repas complet.
7. un amuse-geule: ce qu’on sert à manger à l’apéritif. (Des petits toasts, des olives, des noix de cajou, des cacahuètes, etc… )
8. ils croi(v)ent: ce n’est pas correct d’ajouter un « V », mais un certain nombre de Français font cette faute avec le verbe croire. (enfants ou adultes)
9. être friand de quelque chose: aimer manger quelque chose.
10. l’apéro: abréviation de apéritif. (familier)
11. le coin: l’endroit. (plutôt familier)
12. ça va être juste: il ne va pas y avoir grand-chose / Il ne va pas y avoir tout à fait assez.
13. Super U: c’est le nom d’une chaîne de supermarchés en France.
14. faire les courses: cette expression signifie toujours qu’on va acheter ce qu’il faut pour manger (et les produits d’entretien de la maison). Ce n’est pas aller acheter des vêtements par exemple.

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Il est acteur, un peu bourru, un peu ours, plein d’humour et de réalisme quand il parle de son métier, de son parcours, de l’amour.

Où il est question de l’amour des mères, des déceptions amoureuses comme moteur de changements radicaux, de Cannes (sans le festival), des motivations des acteurs (les siennes en tout cas).
Le tout, avec sa diction un peu saccadée et ses mots directs.
J’ai trouvé ça très agréable à écouter !

Transcription:
– Moi, je crois que de dire à des enfants comme toutes les mères… enfin ou tous… tous les parents le font: « Il est très beau, ton dessin », quand ils font une espèce de merde (1) sans…sans nom au feutre (2) rouge… Vous… vous voyez dans les squares (3): « Maman, regarde ! Maman, regarde ! »; « Oh ! Bravo ! Bravo ! » On ne s’en remet jamais (4) de ça. Donc on… c’est qu’on cherche ça. On cherche ce… On cherche à ce qu’on nous dise toujours « Il est très beau, ton dessin ». Non, c’est pas vrai ?
– Si.
– Il faut me dire oui, si tu penses pareil que moi (5). Ça… ça m’aidera !
– Mais vous veniez d’où, vous…
– Bon, on rigole (6).
– … avant d’arriver au cours Simon (7) ?
– A Cannes. J’étais de Cannes.
– Et qu’est-ce qui vous a décidé de… de quitter Cannes ?
– Une petite défaite amoureuse. Je… Je pouvais plus… plus rencontrer cette fille. A chaque fois que je la croisais, ça me faisait… ça me broyait tellement le coeur que… que je me suis dit « Je peux pas vivre comme ça ! Faut que je me casse (8). » J’avais 22 ans. Donc je… je prenais l’amour très au sérieux.
– C’est plus le cas maintenant ?
– Bah, disons que je l’ai… j’ai… Je le prends toujours au… enfin je prends toujours au sérieux la… le… le plaisir que j’ai à être avec quelqu’un. Mais enfin, ce… cette….cette espèce de passion, tout ça, je l’ai… Depuis, j’ai décortiqué le… le… tout ce qu’il y a de construit là-dedans. Plus un… un ennui mortel, parce que Cannes, quand… quand les touristes sont partis, c’est un cimetière, quoi ! Donc pour les jeunes, c’est pas… c’est pas engageant (9), un cimetière. Donc avec un ami qui avait assez de courage pour partir – parce que moi, je… seul, je l’aurais pas fait, hein – donc on est parti avec cet ami le… le 1er novembre 74. On s’est dit: « Plutôt que de mourir ici, on va…. bon, on va essayer… On va quand même essayer quelque chose avant. » Et on est partis avec notre… notre petit bagage et nos petites économies à Paris.
– Pourquoi vous auriez pas eu le courage de le faire tout seul ?
– Bah parce que je sais pas faire les trucs (10) seul, moi. Je peux pas faire… Je peux pas voyager seul par exemple. Je… je … je peux même pas l’envisager. Faut que (11) je sois avec quelqu’un. Faut que je communique. Si je communique pas, je suis mort. Si je suis tout seul à me dire « Oh ! Oh, que c’est beau! », je… je m’enlève la moitié du… du plaisir.
– Et vous partiez de quoi ? Vous… vous bossiez (12) ? Vous… ?
– Ah bah oui, je… je bossais. Je travaillais dans une banque, je travaillais à la Société Générale. Pendant un an et demi. Costume, tous les jours. Cravate, tous les jours. Rasé de près (13) tous les jours. C’est… c’est grâce à ça que je… je… C’est grâce à ça que je… j’ai eu une idée de… de ce qu’allait être ma vie, c’est-à-dire l’exact contraire. Pouvoir ne pas me raser, pouvoir ne pas me lever tôt. Echapper aux contraintes. Ça a été la… ma devise maîtresse à partir de là. Et donc, c’est ça qui fait que tout d’un coup, acteur, je me suis dit « C’est… c’est pas mal (14). On… on fout rien (15). On travaille une fois de temps en temps et on gagne de l’argent ». Ça me semblait intéressant.
– On fout vraiment rien ?
Bof, on fait pas grand-chose. On s’amuse. Si il y avait pas la promo (16), c’est un… c’est un… c’est le paradis, être acteur !
– Par exemple, ça veut dire que votre métier – parce que comme vous êtes allé au cours Simon – ça veut dire que ce métier, vous l’avez quand même appris. Ça veut dire que c’est quand même un peu un travail. Non ?
– Ouais. Non. On apprend sur le tas (17). Moi j’ai appris avec… avec des mecs (18) après.
– Cet univers des textes justement, c’est un univers que vous fréquentiez pas du tout ?
– Du tout, du tout, du tout (19). J’avais… Du tout. Je lisais de… très peu. J’avais lu trois… trois Zola et Vipère au poing de… comment il s’appelle… B… Bazin (20). J’avais rien lu ! Je… je… J’étais Cannois (21) ! Non, je veux dire… Voyez, non mais je travaillais dans une banque et je… je sortais avec des filles. Je… je voyais des copains. C’était ça, mon… mon but, le but de ma vie. Donc il y avait pas… il y avait pas beaucoup de place pour la lecture.

Quelques explications:
1. une merde: quelque chose de nul, qui n’a aucune valeur. Et si en plus, c’est « une merde sans nom« , c’est encore plus nul ! (très familier)
2. un feutre: un stylo feutre, pour dessiner.
3. un square: un jardin public dans une ville. On emmène les enfants au square pour qu’ils puissent s’amuser.
4. on ne s’en remet jamais: on n’oublie jamais ça. C’est ensuite déterminant dans ce qu’on fait.
5. pareil que moi: comme moi (familier)
6. rigoler: rire / Plaisanter, s’amuser. (familier)
7. le cours Simon: un des cours de théâtre de Paris.
8. se casser: s’en aller, partir. (argot. Plutôt vulgaire)
9. c’est pas engageant: ce n’est pas attirant, pas stimulant.
10. les trucs: les choses (familier)
11. Faut que… : il manque « Il » au début de la phrase, comme souvent à l’oral.
12. bosser: travailler (familier)
13. rasé de près: parfaitement rasé.
14. c’est pas mal: c’est plutôt bien, c’est une bonne idée.
15. on fout rien: on ne fait rien. (très, très familier) Le verbe « foutre » peut remplacer le verbe « faire »: « Qu’est-ce que tu fous ? ».
16. la promo = la promotion du film, c’est-à-dire le fait pour les acteurs de répondre à des interviews, d’aller dans des émissions à la télé pour faire la publicité du film.
17. apprendre sur le tas: apprendre par l’expérience, sur le terrain, pas par des cours. (familier)
18. des mecs: des hommes. (familier)
19. du tout: pas du tout.
20. trois Zola et Vipère au poing, d’Hervé Bazin: ce sont des romans qu’on étudie au collège en France.
21. Cannois: de Cannes, qui habite à Cannes.

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Les Français, gros dormeurs ? C’est ce qui ressort régulièrement de certaines enquêtes, qui montrent aussi que nous consacrons plus de temps à nos repas. (C’est vrai qu’une pause déjeuner « digne de ce nom » reste souvent dans les habitudes même quand on travaille et que les repas occupent toujours une place importante dans la vie de famille.)
Prendre le temps de dormir, donc. Prendre le temps de la convivialité.
Peut-être est-ce juste prendre le temps de vivre.

Mais ce n’est pas vrai à tous les âges de la vie ! Pour les ados, prendre le temps de dormir serait plutôt totalement le contraire de prendre le temps de vivre. A chaque âge son rythme !

Voici ce qu’en disent un adolescent et deux adultes:Transcription:
Aurélien a 17 ans. A quoi ressemble le matin pour lui ?
Je mets mon réveil et je mets mon portable. Des fois, j’en mets un autre aussi, on sait jamais (1). Et puis, j’ai mes parents qui sont derrière moi (2). Le matin, c’est le moment que… que je redoute le plus, en fait. Est-ce que je serai à l’heure ? La plupart du temps, je suis en retard, la plupart du temps. Plus de cinq minutes, bah, ils (3) nous refusent des cours et on reste dehors.

Aurélien a une passion: la guitare. Il explique quand il peut et aime s’y conscrer.
En général, ça… ça commence à 10 heures et demie – onze heures et ça peut finir à une heure et demie – deux heures. J’essaye de… de rester dans ma moyenne de 4 heures de musique par jour, voilà. Par nuit.

Le point du vue du père:
En général, à dix heures, dix heures, il est plus… il est plus là, il est là-haut. Donc il bouquine (4), il écoute de la musique tranquillement, ça fait pas trop de bruit. Il a pas d’amis dans la chambre. Si il téléphone à 10 heures et demie, je vais monter, je vais dire: « Dis-donc (5), il est un peu tard. » Et puis après, je veux dire, c’est… c’est… c’est dans ses mains. Qu’est-ce que… Enfin, c’est dans ses mains, ouais, je sais pas, dans ses hormones. Bah qu’est-ce que vous voulez que j’y fasse (6) ? Après, il dort ou il dort pas.

L’avis du médecin généraliste:
– Vous en voyez défiler (7) quand même, des… des ados, dans votre cabinet.
– Tout à fait. Des adolescents, oui, oui, oui. Il y a un certain nombre de… d’adolescents. Et surtout, je trouve de plus en plus d’adolescents qui ont des problèmes de sommeil de ce type. Et… et…
– De ce type, par rapport aux [?]
– De ce type, c’est-à-dire qui se couchent de plus en plus tard, qui se réveillent, bah, avec difficulté donc le matin. Et on y… Enfin, il y a vraiment des causes liées d’une part à la méconnaissance du sommeil et le fait que on doive dormir à l’adolescence. C’est le cadet des soucis des adolescents (8). Et puis la deuxième chose, c’est… Il y a vraiment une hyper-stimulation maintenant le soir: il y a les consoles de jeux, il y a les ordinateurs, il y a le téléphone portable qui sonne très, très tard chez les adolescents. Le fait d’aller se coucher, c’est pas du tout un impératif pour l’adolescent. Il a envie de faire autre chose.
– Ouais.
– Il se laisse prendre par son activité.
– Ouais.
– Mais après, il y a éventuellement (9) des… des… l’impossibilité de revenir en arrière, parce qu’au fur et à mesure (10), quand on se couche de plus en plus tard, on n’arrive pas à s’endormir plus tôt comme ça, du jour au lendemain (11).
– Mais alors, vous, le… le médecin, vous nous dites… Combien d’heures de sommeil (12) a besoin un ado, pour être en forme (13) ?
– Il y a… Il y a pas de règle absolue par rapport à ça. Mais en gros (14), autour de… Un adolescent… quand on a fait des expériences où on les laisse dormir la quantité de sommeil qui serait totalement nécessaire pour qu’ils soient en forme, toutes les études montrent qu’on arrive autour de dix heures. Or il y a aucun adolescent…
– Comme les plus petits, alors ? Parce qu’on dit ça aussi pour les plus petits.
– Oui. Pendant l’adolescence, c’est la période de la vie où on a le plus besoin de sommeil, à part à l’enfance, bien sûr.

Quelques explications:
1. on sait jamais: Normalement, on dit « On ne sait jamais« . Il veut dire que malgré ses précautions, il n’est pas totalement sûr de se réveiller à l’heure.
2. être derrière quelqu’un: ici, c’est au sens figuré. Il veut dire que ses parents surveillent ce qu’il fait.
3. ils: les professeurs
4. bouquiner: lire (familier)
5. Dis-donc: c’est une façon de s’adresser à quelqu’un. On peut prononcer le « c » à la fin de « donc » ou pas.
6. Qu’est-ce que vous voulez que j’y fasse ?: C’est une façon de reconnaître une certaine impuissance. Cela signifie: « Je n’y peux rien, c’est comme ça. »
7. voir défiler des ados: voir beaucoup d’ados passer dans son cabinet.
8. c’est le cadet de leurs soucis: ils ne s’en préoccupent absolument pas. Ils s’en fichent totalement.
9. éventuellement: ce n’est pas systématique mais ça peut arriver.
10. au fur et à mesure: peu à peu, à mesure que le temps passe.
11. du jour au lendemain: immédiatement / instantanément
12. combien d’heures de sommeil… : la question devrait commencer par la préposition « de », obligatoire avec « avoir besoin » = De combien d’heures de sommeil a besoin un ado ?
13. être en forme: être en bonne santé et se sentir bien, plein d’énergie.
14. en gros: pour résumer / pour simplifier / sans entrer dans les détails. On peut dire aussi « globalement« .

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Il est tout jeune. Il dessine. Il vient de publier une bande dessinée qui raconte comment une petite danseuse devient grande, grâce à sa rencontre avec un de ses professeurs. C’est important, les gens qui vous mettent sur votre chemin.

Polina, ce sont 200 pages de dessins en noir et blanc qui suivent au plus près la vie faite de mouvement de cette enfant et de la jeune femme qu’elle devient.
Voici un petit extrait de ce que son auteur explique sur son propre parcours pour aboutir à cet album. (Aujourd’hui, on appelle ça aussi un roman graphique.)
Transcription:
Polina, c’est l’histoire d’une… d’une petite fille qu’on va suivre de ses six jusqu’à ses trente ans. C’est un livre sur l’apprentissage et la relation maître-élève. Donc c’est une petite danseuse et… et on va suivre la relation qu’elle va avoir avec… avec son professeur de danse, Monsieur Bojinski, et comment est-ce que cette relation va… va nourrir sa carrière et ses ambitions artistiques. Et j’ai pris Polina, je lui ai mis ce… ce petit nez assez noir parce que… des… d’une (1), je me suis inspiré physiquement d’une copine à moi. Elle a un nez comme ça, un peu… Mais il est assez rouge. Et donc, vu que (2) j’étais en noir et blanc, au début, je l’ai dessiné noir. Et… et puis, au fur et à mesure (3), j’ai gardé ça. Ça aurait pu être un autre code graphique mais pour le coup, je l’ai gardé. Mon père, illustrateur, peintre, tout ça, m’engueulait (4) parce qu’il me disait: « Mais c’est pas possible. Vire-lui (5), ça lui fait un nez… un nez de chien ou de je sais pas quoi », et au fur et à mesure… Au début, elle avait le nez tout… tout noir et donc après, j’ai juste gardé le sommet du nez. Et puis, ça… ça a fonctionné. Je voulais parler de… de… de l’apprentissage, donc au niveau des notions… Le rapport qu’on peut avoir avec l’art et avec… avec la difficulté qu’est le métier de danseuse. Que là, j’ai pris la danse classique parce que c’est tellement cruel et difficile – peut-être un des plus difficiles – que ça pouvait bien illustrer le propos (6), quoi. Il y a… Il y a quand même un truc qui était important, c’est que le professeur Bojinski ait la relation qu’elle a… qu’il a avec Polina, elle est pas juste sur le plan artistique et… et ou même intellectuel. Il y a vraiment une notion de… de… de tendresse. Et je pense que c’est des… que la tendresse, c’est quelque chose qui… qui est propre à… La tendresse, le respect, l’admiration, c’est propre à des… des relations comme ça très fortes, maître-élève.

Quelques détails:
1. d’une: normalement, il faudrait dire « d’une part », ou « premièrement ».
2. vu que: comme, puisque. (familier)
3. au fur et à mesure: peu à peu, avec le temps qui passe
4. engueuler quelqu’un: disputer quelqu’un, se mettre en colère contre lui ou elle. (familier)
5. virer quelque chose: retirer, ôter. (familier)
6. le propos: le sujet.

Et pour écouter toute l’interview et voir à quoi ressemble l’album, c’est ici.

Vous pouvez aussi lire le début de cet album en cliquant ici.

Il y a des tenues vestimentaires adaptées à tout: pour faire du sport ou son jardin, pour décompresser à la maison, pour aller au travail. Dans les entreprises françaises, le code vestimentaire varie plus ou moins selon la fonction qu’on occupe et selon le secteur dans lequel on travaille. Mais globalement, ce n’est pas particulièrement décontracté. Pour les hommes, c’est souvent costume et cravate de rigueur*, si on est cadre ou si on a affaire à des clients. Du lundi ou vendredi. Toute l’année. Qu’il pleuve ou qu’il vente*.
Alors, certaines pratiques venues des Etats-Unis peuvent rencontrer un écho chez certains.
Présentation humoristique de l’une d’entre elles.
(Pas sûr que ça change grand-chose ! )

Transcription:
– Bon, si je vous ai réunis aujourd’hui, c’est pour vous communiquer une décision très, très importante.
– Ah !
– Bah on vous écoute, Bertrand.
– Voilà, j’ai longuement réfléchi, et c’est quelque chose qui se pratique beaucoup aux States, hein.
– Aux States ?
– Oui, aux Etats-Unis.
– J’avais compris.
– Bon alors, comme vous le savez, mon séjour là-bas a été très fructueux et j’ai donc décidé d’instaurer une nouvelle méthode dans l’entreprise.
– Ah ! On va enfin passer au Management participatif.
– Ah non, non, c’est pas du tout ça, non, non. Pour le moment, pas de participation, non, non. On reste comme on est, hein.
– Dirigiste (1), quoi !
– Voilà, c’est ça. Donc j’ai décidé que nous allions instaurer chaque fin de semaine le Friday Wear (2).
– Le Friday… ?
– Oui, le vendredi.
– Oh bah j’avais compris. On fait quoi le… le vendredi wear ?
– Eh ben on s’habille comme en weekend.
– Eh ben voilà, c’est exactement ça, hein. Ça va tout changer ! Qu’est-ce que vous en pensez ?
– Ah oui, ça, fallait y penser(3) ! Such a good idea ! Quelle bonne idée !
– Oui, bon bah j’avais compris.

(le vendredi suivant)
– Ah, bonjour Bertrand.
– Bonjour Catherine. Ça va comme vous voulez ?
– Ça va, ça va, comme en fin de semaine, hein.
– Ah bah oui, c’est vrai qu’on est déjà vendredi, hein.
– Ben oui. Vous l’avez pas oublié ?
– Ah bah non. Mais pourquoi vous me dites ça ?
– Ah non, non. Bah… A cause de la tenue (4), quoi. Je… Comme l’autre jour en réunion, vous aviez dit Friday wear, alors moi, j’ai…
– Bah oui, mais écoutez, je suis… je suis Friday wear à mort (5), là ! J’ai mis une cravate de couleur et regardez, pas de boutons de manchettes (6) !
– Ah oui ! Tout est relatif, hein.
– Ah ouais. Par contre, vous, Catherine, vous êtes quand même limite « garden Friday wear » (7).
– Oui, j’aime beaucoup le jardinage. Ça me détend.
– Bah Cédric ! Mais enfin, vous êtes fou ! Qu’est-ce que c’est que cette tenue ?
– Bah quoi, c’est comme chez moi le weekend (8), hein. Friday wear attitude. A donf ! (9)

Quelques explications:
1. dirigiste: autoritaire, qui ne délègue pas de pouvoir
2. le Friday wear: en anglais, ça fait mieux, mais avec un bel accent français !
3. fallait y penser : c’est une façon de dire que c’est une idée originale. (Mais ici, c’est ironique bien sûr.)
4. une tenue: les vêtements.
5. à mort: à l’extrême, totalement
6. les boutons de manchettes: ils servent à fermer le poignet d’une manche de chemise. (Tous les hommes qui portent des chemises n’en portent pas !)
7. limite garden Friday wear: il trouve que sa tenue est un peu limite, qu’elle va un peu trop loin dans la décontraction.
8. le weekend chez Cédric: c’est sport à la télé, bière et pizza.
9. à donf = à fond, en verlan, c’est-à-dire en lisant le mot à l’envers. Cette expression signifie « totalement », « carrément ».

* de rigueur: obligatoire
* qu’il pleuve ou qu’il vente: par tous les temps / tout le temps.