Accumulation des facteurs de production def

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Croissance et accumulation

La production consiste à transformer des ressources naturelles et des biens (les consommations intermédiaires qui disparaissent dans le processus productif) en d'autres biens (le produit final), en créant au passage de la valeur. Cette valeur ajoutée est obtenue grâce à la combinaison technique de facteurs de production, travail et outils de production. À l'inverse du travail, ces derniers font eux-mêmes l'objet d'une production, et sont donc accumulables.

La croissance résulte de l'augmentation continue des facteurs accumulables. Pour les économistes classiques (Smith, Ricardo et Marx) l'accumulation des biens d'équipement apparaît comme le principal facteur de croissance. Le premier modèle de croissance néo-classique, proposé par Robert Solow en 1956, s'inscrivait également dans cette logique. L'amélioration continue de la qualité des biens d'équipement, sous le jeu du progrès technique, traduit un autre type d'accumulation, centrée sur les connaissances. Joseph Schumpeter dans les années 1920 et, depuis la fin des années 1980, les théoriciens de la croissance endogène, en particulier Paul Romer, ont particulièrement souligné l'importance de cette dimension dans le processus de croissance. Enfin, la qualité moyenne d'une heure travaillée évolue aussi dans le temps grâce à l'amélioration de la formation des travailleurs (éducation générale et formation professionnelle). Le capital humain désigne, à cet effet, l'ensemble des capacités productives d'un individu, incluant ses connaissances générales et spécifiques, et constitue un autre facteur de production accumulable, dont Robert Lucas, en 1988, a montré le rôle.

L'accumulation du capital physique

Les biens d'équipement sont des biens produits afin d'être utilisés ultérieurement dans le processus de production. C'est pourquoi on les regroupe sous le terme de « capital physique ». Ces biens peuvent correspondre à du capital matériel (un ordinateur) ou à du capital immatériel (un logiciel). Parce qu'il peut être produit, le capital physique est un facteur accumulable, même s'il s'use ou se déprécie au cours du processus productif. Cette accumulation se traduit par l'utilisation d'un nombre toujours plus élevé d'outils de production.

Nécessairement, chaque année une partie de la production est consacrée à la fabrication de biens d'équipement. Cette part correspond à la fraction de la production qui n'est pas consommée. L'épargne des ménages et l'investissement des entreprises sont ainsi au cœur du processus de croissance de la production, lequel dépend aussi, naturellement, de la productivité de ce supplément de capital. De façon générale, la productivité moyenne (marginale) d'un facteur de production indique le nombre de biens produits en moyenne par une unité (la dernière unité utilisée) de ce facteur. La question qui se pose alors est celle de savoir si la productivité du capital ne tend pas à diminuer au fur et à mesure de l'accumulation, ce qui serait une limite à l'accumulation du capital, et donc à la croissance.

La convergence vers un état stationnaire

Considérons le cas d'une entreprise particulière. Le fait, par exemple, de pouvoir disposer d'un nombre d'ordinateurs plus important augmente la production horaire de son personnel. Cependant, au fur et à mesure que le nombre d'ordinateurs augmente, le surcroît de production tend à diminuer si le nombre d'employés reste constant : il ne sert à rien de doter chaque employé de plusieurs ordinateurs. Ce raisonnement particulier vaut pour l'ensemble de l'économie. La productivité du capital par travailleur tend à diminuer au fur et à mesure de l'accumulation du capital, ce qui introduit une limite à la croissance de la production.

Cette convergence, apparemment inéluctable, vers un état stationnaire est au cœur des prédictions des classiques (Smith, Ricardo et Marx). Elle repose sur l'existence d'un facteur non accumulable et essentiel dans le processus de la production, qui peut bloquer la croissance [...]

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Écrit par :

  • : professeur à l'université de Paris-I-Panthéon-Sorbonne

Classification

  1. Économie et gestion
  2. Intervention publique
  3. Politique économique
  1. Économie et gestion
  2. Développement, croissance et crise
  3. Croissance économique

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Voir aussi

  • BIENS D'ÉQUIPEMENT
  • ACCUMULATION DU CAPITAL
  • CAPITAL HUMAIN
  • CROISSANCE DÉMOGRAPHIQUE
  • DIVISION INTERNATIONALE DU TRAVAIL
  • ÉCONOMIE DE L' ÉDUCATION
  • FACTEUR DE PRODUCTION
  • FORMATION PROFESSIONNELLE
  • INNOVATION TECHNOLOGIQUE
  • THÉORIE ÉCONOMIQUE NÉO-CLASSIQUE
  • NOUVELLE ÉCONOMIE
  • PRODUCTIVITÉ
  • QUALIFICATION PROFESSIONNELLE
  • RECHERCHE & DÉVELOPPEMENT
  • SOUS-DÉVELOPPEMENT

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Qu'est

L'accumulation du capital est un phénomène économique d'ordre microéconomique et macroéconomique. Il s'agit soit de l'épargne accumulée par des individus, soit de l'accumulation de capital, comme facteur de production, qui permet d'augmenter la production totale de l'économie.

Comment l'accumulation des facteurs de production favorisent la croissance économique ?

Le rôle des facteurs de production. La croissance économique s'explique d'abord par la quantité de facteurs de production mobilisés. Ainsi, la quantité de facteur travail, c'est-à-dire l'augmentation de la population active, contribue directement à l'évolution de la quantité de biens et services produits.

Quels sont les facteurs de production ?

Les économistes divisent traditionnellement les facteurs de production en quatre catégories : la terre, le travail, le capital et l'entrepreneuriat.

Quels sont les 2 types de facteurs de production ?

On distingue deux types de facteurs de production essentiels à l'activité productive : les facteurs primaires et les facteurs secondaires. Les facteurs primaires correspondent aux ressources naturelles, au travail et au capital. Les facteurs secondaires correspondent à l'information et au capital humain.