Peut on travailler avec des points de suture

L’infirmier peut être amené, notamment aux urgences, à prendre en charge des blessés qui présentent des plaies nécessitant une suture. Quelles sont ses compétences dans ce domaine ?

Une compétence longtemps réservée aux infirmiers de bloc opératoire

Les articles R. 4311-1 et suivants du code de la santé publique, qui réglementent les compétences des infirmiers diplômés d’Etat, ne mentionnent pas les sutures. Elles n’entrent donc pas, a priori, dans le champ des actes qu’ils peuvent réaliser. La réalisation de sutures fait en revanche partie des compétences reconnues à l’IBODE.

En effet, sur protocole du chirurgien et sous réserve que celui-ci puisse intervenir à tout moment, l’IBODE peut procéder seul (article R. 4311-11-1 du CSP) à la fermeture sous-cutanée et cutanée.

Cette compétence suppose plusieurs savoir-faire :

  • identifier les différentes techniques de fermeture ;
  • choisir la technique de fermeture en fonction des risques potentiels liés à l’intervention et au patient ;
  • choisir le dispositif médical stérile adapté aux caractéristiques du patient et à la nature de l’incision ;
  • choisir les instruments correspondant à la technique et aux caractéristiques du patient ;
  • mettre en œuvre les différentes techniques de fermeture ;
  • contrôler la fermeture et le drainage et identifier les anomalies.

Une compétence désormais reconnue aux infirmiers diplômés d’Etat, mais seulement pour les sutures simples aux urgences

Par arrêté du 6 mars 2020, le ministre des Solidarités et de la Santé a autorisé, sur tout le territoire national, les infirmiers diplômés d'Etat à réaliser des sutures de plaie simple en lieu et place d'un médecin, au service des urgences. Il s’agit de l’extension d’un transfert d'acte ou d'activité de soins entre professionnels de santé, réalisé dans le cadre de l'article 511 de la loi Hôpital, Patients, Santé et Territoires (HPST) du 21 juillet 2009.

Le champ de compétences de l’infirmier est restreint dans la mesure où il ne peut intervenir sur tous types de sutures et pour tous types de patients.

Les conditions suivantes doivent être réunies :

  • Une plaie simple, c’est-à-dire : peu profonde, linéaire ou en S, sans perte de substance saignante, de taille inférieure à celle de la paume de la main, à distance d'un orifice naturel, peu ou pas souillée, sans fracture ou luxation fermée sous-jacente, non délabrante. Si un seul de ces critères est exclu, la plaie ne peut être considérée comme simple et l’infirmier ne peut la suturer.
  • Tout patient est concerné, à l’exception de ceux à risque de chronicisation, ou ayant refusé l’intervention de l’infirmier, ou présentant une agitation liée à une confusion, une démence, une consommation de stupéfiants ou d'alcool ou manifestant une agressivité manifeste.
  • Le patient doit avoir été informé et avoir donné son consentement éclairé à la réalisation de la suture par l’infirmier.
  • L’infirmier doit avoir reçu une formation à la réalisation d’une suture avec des points simples, avec colle, avec agrafe, ainsi qu’à la réalisation d’une anesthésie locale et aux conditions d'asepsie conformes.

Que peut faire l’infirmier concrètement ?

La réalisation des sutures n'est pas une compétence propre.

Elle s'exerce sur prescription d'un médecin, intervenant après plusieurs étapes :

  • l'infirmier sollicite le médecin pour toute situation pouvant relever de ce protocole ;
  • le médecin explore la plaie, effectue le lavage, le parage, etc., en présence de l’infirmier ;
  • il élimine les éventuels corps étrangers ;
  • il s'assure que le patient répond bien aux critères d'inclusion ;
  • il prescrit si besoin un antalgique et pose l'indication de la suture et de la technique à utiliser.

Une fois qu'il dispose de la prescription du médecin, l'infirmier doit réaliser plusieurs étapes :

  • vérifier le statut vaccinal antitétanique et si le patient n'est pas à jour, prescrire et administrer le vaccin ;
  • réaliser l'anesthésie locale ;
  • réaliser la suture selon la technique préalablement déterminée par le médecin ;
  • rédiger un compte-rendu dans le dossier de soins informatisé ;
  • rédiger une ordonnance de sortie portant sur les soins de plaie (ablation de fils ou d'agrafes, en précisant dans quel délai).

En cas de difficulté, le médecin doit toujours être joignable et pouvoir intervenir à tout moment et il doit contrôler la suture lors des premières délégations.


Pour plus d’informations, vous pouvez vous rendre sur l'espace MACSF
dédié aux infirmières, hospitalières et libérales.

Peut on travailler avec des points de suture

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À propos de l'auteur

Peut on travailler avec des points de suture

Stéphanie Tamburini

Titulaire d'un Master 2 en Droit de la santé, Stéphanie Tamburini est juriste à la MACSF depuis 1995. Après la gestion de sinistres en responsabilité civile professionnelle, elle se consacre désormais à l’information des professionnels de santé sur leur cadre médico-légal d’exercice, leurs compétences et le monde de la santé.

Comment s'occuper de points de suture ?

L'utilisation d'un produit désinfectant en solution moussante à base d'iode (exemple Bétadine®) ou de chlorexidine (exemple Hexomédine®) peut être prescrite. Parfois, certaines sutures se contenteront d'un nettoyage au savon doux et d'un rinçage à l'eau courante.

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Le retrait des points de suture est un soin rapide et non douloureux. Le matériel de l'infirmier se constitue notamment des éléments suivants : pince, scalpel, gants, compresses, pansements, produit antiseptique, sérum physiologique. L'ablation consiste à effectuer une série d'actes : Retrait du pansement.

Comment savoir si Point de suture cicatrice bien ?

Le temps de cicatrisation des points de suture dépend de la profondeur de la plaie et de sa localisation. "En moyenne, on considère que la cicatrisation est effective au bout d'une huitaine de jours, délai auquel les fils doivent être retirés s'ils ne sont pas résorbables", explique le Pr Brigitte Dréno.

Quand commence la cicatrisation ?

Le processus de cicatrisation commence dès les premières minutes après le début de l'agression. Dans tous les cas de figure, la cicatrisation cutanée va suivre la même évolution. Ce qui va changer selon les cas, est la longueur des phases de cicatrisation. Quand on se blesse, dans un premier temps on saigne.

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